Troubles de l'écriture : la dysorthographie

Qu'est-ce que la dysorthographie ?

La dysorthographie se manifeste par d’importantes difficultés à maîtriser l’orthographe. Elle est généralement considérée comme une composante de la dyslexie, caractérisée par des troubles de la lecture. En effet, l’orthographe relève à la fois de la lecture pour identifier les mots et de l’écriture pour les retranscrire correctement. La dysorthographie est une déficience de la mémorisation et une confusion des mots pour les restituer à l’écrit.

L'importance de la dysorthographie en France

L’INSERM (Institut National de la Santé Et de la Recherche Médicale) évalue la prévalence de la dyslexie à 3 à 5 % des enfants en France. Les jeunes dyslexiques sont généralement touchés par la dysorthographie au cours de leur scolarité, puisqu’ils ne peuvent développer leurs compétences de reconnaissance des mots, compétences nécessaires à l’acquisition naturelle de l’orthographe. L’état actuel des recherches scientifiques ne permet pas de déterminer si la dysorthographie peut exister indépendamment de la dyslexie.

Les causes et les conséquences de la dysorthographie

La dysorthographie et la dyslexie sont des dysfonctionnements neurocognitifs

Les causes de ces troubles de l’apprentissage sont encore mal connues et seraient multifactorielles (génétiques, neurologiques, développementales…). Toutefois, l’imagerie par résonnance magnétique (IRM) a permis d’observer une insuffisance de connexions neuronales dans certaines régions cérébrales. Ainsi, ces problèmes sont liés à des mécanismes biologiques sur lesquels l’enfant ne peut intervenir.

Les conséquences de la dysorthographie

Un enfant dyslexique et dysorthographique connaît des difficultés à communiquer, notamment à l’écrit. Démuni face à ses problèmes et aux éventuelles remarques d’adultes et de camarades, l’enfant risque de s’isoler progressivement. Cela peut engendrer des problèmes d’intégration scolaire, puis sociale, un retard d’acquisition des savoirs et se répercuter sur la motivation et l’estime de soi. Plus le dépistage et la prise en charge du trouble seront tardifs, plus les conséquences seront importantes.

Comment détecter la dysorthographie, qui consulter ?

Des éléments de suspicion de la dysorthographie

De nombreux enfants mettent en place des stratégies personnelles pour compenser leurs troubles. Cependant, certains signes peuvent être repérés par les enseignants ou l’entourage de l'enfant et élève :

  • Difficultés en orthographe, à reconnaître et mémoriser les mots
  • fautes d’orthographe fréquentes, et certaines ne permettent pas de retrouver la prononciation du mot
  • lenteur et fatigue rapide lors de la lecture et l’écriture, peu d’entrain pour ces activités
  • mauvaise compréhension des consignes écrites lors d’évaluations
  • leçons peu lisibles et difficultés à se relire
  • résultats scolaires insuffisants au vu du travail produit et des capacités intellectuelles, etc.

L’identification médicale de la dysorthographie

Le diagnostic de la dysorthographie est posé suite à une évaluation neuropsychologique, basée sur une comparaison des performances et du niveau attendu, en fonction de l’âge de l’enfant. Un des objectifs de ce bilan est de déterminer les mécanismes à l’origine des difficultés observées, afin d’orienter vers une prise en charge adaptée (rééducation ciblée, aménagements scolaires…).

La prise en charge de la dysorthographie

Une prise en charge précoce et adaptée aux difficultés rencontrées peut atténuer significativement les conséquences du trouble.

Les démarches à entreprendre dans le cas d’une dysorthographie

La première étape est de se rapprocher de l’infirmière ou du médecin scolaire, puis un bilan pluridisciplinaire sera prescrit, faisant appel à plusieurs professionnels selon les symptômes (neuropsychologue, orthophoniste, psychomotricien, ergothérapeute, ophtalmologiste…). Ce bilan peut être réalisé dans un centre référent pour les troubles du langage : il en existe un par région, au sein des CHU (Centres Hospitaliers Universitaires). Suite aux résultats, il faudra s’adresser à la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées) pour mettre en place des adaptations.

Prendre en compte la dysorthographie à l’école

Les établissements scolaires mettent en place des projets d’accueil individualisé (PAI) ou des projets personnalisés de scolarisation (PPS) afin de faciliter le suivi des cours. Ainsi, ces élèves ont droit à des évaluations différentes, des cours modifiés, des emplois du temps aménagés… Certains élèves bénéficient également d’un ordinateur mis à disposition. Enfin, les évaluations et examens sont remaniés afin de garantir une égalité des chances, par exemple avec un tiers temps supplémentaire, un exercice ou question en moins ou encore l’accompagnement par un lecteur et/ou scripteur.

Une rééducation pour soulager les enfants atteints de dysorthographie

L’enjeu de la rééducation est de développer une compensation à partir d’une autre aire neuronale. Elle sera réalisée par un ou plusieurs professionnels, selon les besoins de l’enfant. Elle revêtira différentes formes : visuo-spatiale, orthophonique, motrice, auditive…