Troubles de l'écriture : la dysgraphie

Qu'est-ce que la dysgraphie ?

La dysgraphie est un trouble fonctionnel caractérisé par des difficultés dans l’apprentissage de l’écriture. Les enfants dysgraphiques ne parviennent pas à accélérer ou à perfectionner leurs gestes d’écriture, ce qui peut se manifester par des lettres mal formées et de tailles variables, une mauvaise gestion des espaces entre les mots, ou encore des phrases qui s’écartent des lignes d’écriture horizontales.

L'importance de la dysgraphie en France

Généralement détectée vers l’âge de 7-8 ans, la dysgraphie affecterait entre 5 et 25 % de la population française, selon de récentes études. Elle est souvent liée à une dyspraxie, c’est-à-dire un trouble moteur causant des difficultés à coordonner des gestes complexes, qui affecte l’écritue. L’INSERM (Institut National de la Santé Et de la Recherche Médicale) indique que la dyspraxie a une prévalence de 5 à 7 % des enfants de 5 à 11 ans.

Les conséquences de la dysgraphie

La dysgraphie et les répercussions psychologiques

Gênés par leurs difficultés, les enfants dysgraphiques produisent une écriture peu lisible et d’impression peu soignée, malgré leur application. Ce handicap peut être une cause d’anxiété pour l’enfant, aggravée lorsqu’on lui demande de se dépêcher ou de s’appliquer et qu’il n’y parvient pas.

La dysgraphie et l’incidence sur l’apprentissage

D’autre part, la concentration de l’enfant se focalise sur la formation des lettres, entravant l’acquisition de l’orthographe et la compréhension des textes. La relecture des leçons est également compliquée du fait du manque de lisibilité, ce qui entraîne un retard dans l’assimilation des connaissances. Tous ces éléments peuvent entraîner une fatigue importante, une perte de confiance en soi et un découragement. Ainsi, de nombreux enfants dysgraphiques sont en situation d’échec scolaire, bien qu’ils n’aient aucun trouble intellectuel. Comment détecter la dysgraphie, qui consulter ?

L’entourage peut repérer certains symptômes de la dysgraphie

Différents signes peuvent alerter la famille ou l’équipe pédagogique sur les problèmes d’écriture d’un enfant : • fatigue • écriture lente, qui se dégrade au fil de l’exercice • difficultés à tenir le crayon ou stylo correctement • refus d’écrire • découragement, impression que son travail n’est pas valorisé • mauvais résultats scolaires • problèmes de comportement, etc. Cependant, les manifestations de la dysgraphie sont très variables selon les enfants et les mécanismes de compensation qu’ils mettent en place.

Les professionnels identifient la dysgraphie grâce à des exercices spécifiques

Afin de confirmer la présence d’une dysgraphie, elle doit être diagnostiquée grâce à un bilan effectué par un ergothérapeute, un psychomotricien ou chez un graphothérapeute. Concrètement, il s’agit de proposer des tests à l’enfant, afin d’évaluer la différence entre son écriture et la norme au même âge.

Prise en charge de la dysgraphie

Diminuer l’impact de la dysgraphie au quotidien

Une fois la dysgraphie identifiée formellement, on peut tout d’abord aider l’enfant en réduisant le recours à l’écriture : favoriser l’oral, donner des photocopies… Certains enfants verront également une amélioration grâce à une rééducation graphique (graphothérapeutes, psychomotriciens). Toutefois, la dysgraphie est un trouble persistant empêchant l’automatisation de la tâche : écrire nécessitera toujours une attention importante, c’est pourquoi il est nécessaire de soulager ces élèves.

Des outils pour compenser les troubles liés à la dysgraphie

Des solutions existent pour accompagner leur scolarité grâce à la mise à disposition de matériel pédagogique adapté, ainsi qu’à des adaptations des cours et des examens. Cela se concrétise d’une part par un tiers-temps pour les épreuves officielles, et parfois l’assistance d’un scripteur pour rédiger à la place de l’enfant. Les établissements peuvent proposer des dispositifs spécifiques pendant la scolarité, dans le cadre d’un projet d’accueil individualisé (PAI) ou un projet personnalisé de scolarisation (PPS). D’autre part, le matériel pédagogique adapté est généralement constitué d’un ordinateur équipé de logiciels adaptés. L’élève doit alors apprendre à l’utiliser efficacement, avec l’aide d’un ergothérapeute. Cela peut permettre de compenser une partie des troubles et donc de libérer de l’attention pour suivre le cours, à condition d’être autonome dans son utilisation : pour taper au clavier, se servir correctement des logiciels, enregistrer et organiser les documents (un dossier par matière, noms de fichiers…), scanner des documents ou encore suivre ses devoirs. Les demandes d’adaptation doivent être effectuées auprès de la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées), en collaboration avec l’infirmière ou le médecin scolaire.